Action et réaction
Nous avons commencé l’année 2020 avec le début du cycle Saturne-Pluton, associé au Soleil, à Mercure et à Cérès, en Capricorne. Cette conjonction Saturne-Pluton est assez rare en Capricorne. La précédente était en 1518 et la suivante sera en 2754.
Il est question d’un recadrage, de procéder à d’importantes réformes, de restructurer en profondeur. Dis comme ça, ça ressemble à l’introduction d’une note administrative rédigée par une personne qui n’a aucune idée de ce que ça signifie concrètement, et le corps de cette note serait probablement écrit dans le même style : c’est du vent, des mots creux et vides de sens.
Cependant, avec Saturne et Pluton, en Capricorne de surcroît, le concret est au rendez-vous et, cette fois-ci, c’est sous la forme d’un virus que nous avons tous, sans exception, été confrontés à notre réalité. La pandémie n’a pas créé de problème, elle a mis en évidence des problèmes qui existaient avant, tout ce qui ne fonctionne pas et qui a besoin d’être réformé.
La liste est déjà longue et ce n’est pas fini ! On y retrouve notamment les services essentiels tenus à bout de bras par les « invisibles », ceux qu’on ne voyait pas, ceux qui reçoivent les plus bas salaires, ceux qui prennent soin de nous, dans les hôpitaux, les épiceries, ceux qui s’occupent de nos déchets, du ménage, et tous ceux qui entretiennent nos infrastructures (je m’excuse pour ceux que j’ai oublié).
Et puis, au fil du temps, d’autres problèmes surgissent, principalement au niveau économique, faisant ressortir la fragilité de plusieurs entreprises et sonnant le glas pour certaines.
En mars, quand le virus s’est installé partout sur la planète, les gouvernements ont réagi en mettant en place diverses mesures sanitaires, dont le confinement, puis en distribuant des subventions afin d’éviter un effondrement économique majeur. Nous avons également constaté une grande désorganisation. À la décharge des gouvernements en place, la situation demandait une réaction rapide et elle a eu lieu, parfois confuse, parfois incohérente, mais quand même présente dans la plupart des pays. Je ne suis pas sûre que d’autres auraient fait mieux dans ce contexte. Quant aux chefs d’état qui ont choisi le déni, qui ont refusé d’assumer leurs responsabilités, c’est une autre histoire mais ce n’est pas le sujet de cet article.
Cela dit, le débat est ouvert sur l’organisation et l’administration de nos collectivités afin d’assurer des conditions de vie et de travail décentes à chacun, une protection pour les personnes les plus vulnérables, en accordant la même valeur à chaque individu, peu importe ses caractéristiques personnelles. Chacun est partie intégrante d’un ensemble et il est important de réviser la manière dont nous évaluons l’apport de chaque individu dans la collectivité, sur quels critères nous nous basons pour faire cette évaluation.
Donc, le virus s’est propagé et nous avons réagi, au coup par coup. Une stratégie défensive concentrée uniquement sur « comment parer les coups ». C’est un réflexe typiquement plutonien.
Si le rôle de Saturne est de nous présenter un bilan sans aucune complaisance, celui de Pluton est de nous engager sur le chemin des réformes, parce qu’avec Pluton, le retour en arrière est impossible.
Pluton et les transformations
La première étape consiste à nous convaincre que ces réformes sont la seule issue possible. Sa méthode : nous sommes littéralement bombardés de coups qui semblent venir de tous côtés. Alors nous courbons le dos, en essayant de nous protéger et en espérant que ça s’arrête bientôt… mais ça ne s’arrête pas et il devient difficile de résister, la situation empire.
Ce qui nous amène à la deuxième étape : soit nous nous effondrons sous les coups répétés, soit nous nous redressons pour regarder ce qu’il en est réellement. Au début de cette deuxième étape, il se produit quelque chose à l’intérieur de soi, une forme de colère salvatrice qui stimule notre force et notre volonté parce qu’il devient intolérable de continuer dans de telles conditions. Alors nous nous relevons et nous nous mettons en mode « action » en développant une nouvelle stratégie, moins impulsive, sur un plus long terme car elle est davantage reliée au problème de fond. Nous procédons alors par « essai-erreur » afin de trouver la solution adéquate. C’est l’étape la plus longue, nécessaire pour ancrer des changements en profondeur.
La troisième et dernière étape consiste à mettre en pratique, à mettre à l’épreuve, les changements réalisés, pour faire des ajustements. Arrivés à cette dernière étape, il apparaît inconcevable de revenir en arrière, pas parce que c’est impossible, mais parce qu’on ne le veut pas, parce que ce que nous vivons à ce moment-là est beaucoup mieux que ce que nous vivions avant.
Ce cycle Saturne – Pluton dure 33 ans, il est évident que la mise en œuvre des réformes demandées prendra du temps et que, bien avant de penser à mettre en œuvre, nous devons déterminer ce qui doit être changé, le pourquoi et le comment. Les chantiers sont nombreux. Nous ne pourrons pas tout transformer en même temps et nous devrons extraire du chaos la ligne directrice qui guidera notre démarche.
Que voulons-nous ? Quel genre de vie voulons-nous ? C’est Uranus Taureau qui va travailler à nous faire prendre conscience de nos valeurs, de ce qui est important pour soi, dans quoi nous voulons investir, des bénéfices que nous attendons, des projets dans lesquels nous voulons nous impliquer. Mais c’est à partir de 2021 que ces questions seront davantage mises en avant.
Les rétrogradations
Pour l’heure, nous sommes dans la première étape plutonienne et nous amorçons une période très active de rétrogradations jusqu’à la fin de l’année, ensuite, si tout va bien, nous serons en mesure d’amorcer la deuxième étape.
En ce début juin, Pluton, Saturne, Jupiter et Vénus sont déjà rétrogrades et nous voyons plus clairement ce qui a besoin d’être transformé (Pluton), notamment notre rapport à la vieillesse et la gestion et l’administration de la collectivité et de notre vie personnelle (Saturne), la ségrégation et l’élitisme, tous les préjugés qui réduisent notre champ de possibilités (Jupiter), la manière dont nous exprimons nos besoins, le besoin d’un véritable dialogue, remplir les mots, ne plus « parler pour parler » mais vraiment « dire » et, comme on dit au Québec : « parler des vraies affaires » (Vénus Gémeaux).
Le 13 juin, Mars et Neptune seront conjoints en Poissons, débutant ainsi un nouveau cycle. Dans notre contexte actuel, j’avoue hésiter quant à l’interprétation. En effet, le 28 janvier, c’était le carré décroissant Mars-Neptune, période durant laquelle le virus a commencé à se propager. Il s’agit maintenant d’un nouveau cycle et Mars Poissons est moins agressif, plus hésitant, plus créatif aussi. Donc, c’est toujours en lien avec le virus (l’infection, Neptune) et peut-être que la deuxième vague se mettra en place durant le mois de juin. Mais peut-être aussi que les scientifiques vont envisager d’autres moyens, plus créatifs, pour aborder ce virus, et trouver un vaccin efficace. Cette conjonction peut aussi symboliser une grande confusion. En effet, devant le défi à relever, devant tous les problèmes qui font surface, la tâche peut sembler insurmontable. Par quoi commencer ? Comment faire ? Ce sont les questions que se pose Mars Poissons. Les problèmes ne se régleront pas maintenant, mais c’est une excellente période pour imaginer des solutions. Et il est important de se rappeler que derrière une idée farfelue se cache parfois une vraie bonne idée !
Le 30 juin, c’est la deuxième conjonction Jupiter-Pluton Capricorne (la première a eu lieu le 5 avril et la dernière sera le 12 novembre). Cette fois-ci, les deux planètes sont rétrogrades et c’est une occasion pour observer l’étendue de nos préjugés, de tout ce que nous jugeons bon ou mauvais sans même chercher à approfondir, à faire connaissance, tout ce qui nous maintient à l’écart des autres et de notre propre vie. Ces préjugés nous maintiennent confinés dans un espace restreint, et ceci depuis bien avant l’arrivée de ce virus.
Mi-juillet, Jupiter et Pluton font leur opposition au Soleil et nous allons être en mesure d’envisager les choses sous un autre angle.
Le 21 juillet, lendemain de la deuxième Nouvelle Lune Cancer, c’est au tour de Saturne de faire son opposition au Soleil, Jupiter et Pluton étant toujours en orbe de l’opposition au Soleil. Cette Nouvelle Lune est en lien direct avec le thème du 12 janvier 2020, marquant un tournant. Nous avons ici l’opportunité d’avoir une meilleure compréhension des enjeux, de ce qui est à transformer, des limites que nous nous imposons, de nos incohérences, de nos préjugés, de ce qui ne fonctionne pas ou plus, bref, de ce qui doit être restructuré en profondeur. Éris est présente dans les deux thèmes et nous pousse à nous dépasser, à faire l’impossible, ce qui nous paraissait inconcevable il y a quelques mois à peine. La Lune Noire étant conjointe à Éris, on peut s’attendre à une peur intense, la peur de s’avancer vers un inconnu si incertain que ça nous tétanise et que le chaos s’installe. La clé est avec Hauméa : rester concentré sur ce que nous voulons. Éviter de penser à ce que nous ne voulons pas.
Rétrogradation de Mars Bélier
Et nous arrivons à l’importante rétrogradation de Mars Bélier qui entre dans sa zone de rétrogradation le 25 juillet pour en ressortir le 2 janvier 2021, nous faisant passer ainsi dans une nouvelle dynamique, pas forcément plus facile mais beaucoup plus constructive.
On commence début août avec le carré de Mars à Jupiter, puis à Pluton et enfin à Saturne. Ces carrés auront lieu trois fois, en août (Mars direct), en septembre/octobre (Mars rétrograde) et en décembre/janvier (Mars direct).
Il faut se rappeler que Mars était conjoint à ces trois planètes fin mars, alors que le virus était bien installé partout et que les gouvernements ont commencé à mettre en place d’importantes mesures sanitaires. Les gouvernements ont réagi à l’agression. C’était nécessaire, une question de survie. Le mot important est « réaction ».
L’idée de ces carrés, qui se répètent trois fois à cause de la rétrogradation de Mars, est de passer de la « réaction » à « l’action ». Faire face à un problème après l’autre, au coup par coup, ne règle rien du tout. On s’éparpille, ça devient incohérent, inefficace et la situation devient rapidement incontrôlable.
À partir de la mi-août, nous allons devoir mettre en place une nouvelle stratégie, avec une vision sur un plus long terme. La tâche est ardue pour les gouvernements et le piège serait de durcir le contrôle. De l’autre côté, en tant que citoyens, nous ne pouvons nous attendre à ce que tout se règle d’un coup de baguette magique. Nous naviguons tous en eaux très troubles et la vigilance est de mise pour ne pas agir dans la précipitation.
Je crois que nous arrivons à un tournant majeur dans la gestion de nos collectivités et, globalement, ça implique que les gouvernements aient une approche beaucoup moins paternaliste et que les citoyens soient davantage impliqués, une participation plus mature et collaborative, afin que les décisions qui sont prises soient cohérentes avec ce qui se passe sur le terrain. Je ne sais pas quelle forme ça peut prendre, nous n’en sommes pas encore à cette étape.
Pour revenir à la rétrogradation de Mars, c’est sans doute à partir de son opposition au Soleil, le 14 octobre, que nous nous engagerons dans des actions sur le plus long terme, pour réellement régler les problèmes, l’un après l’autre. Je le répète, nous ne réglerons pas tout en même temps, loin de là !
Si une deuxième vague du virus se développe en juin, c’est peut-être fin juillet-début août que les mesures sanitaires vont se remettre en place, ce qui va fragiliser encore davantage une situation déjà précaire.
Gardons à l’esprit le courage et la volonté qui caractérisent Mars Bélier. Ces carrés à Jupiter, Saturne et Pluton, sont autant d’opportunités pour initier de nouvelles lois, une nouvelle structure et acquérir une force peu commune en défrichant le chemin qui nous mènera vers un monde meilleur. L’énergie Bélier est celle du pionnier. C’est le temps de prendre son courage à deux mains et de faire face à nos peurs, lesquelles représentent, en fait, le seul obstacle à notre expansion.
Je ne dis pas que c’est facile, je dis que c’est possible !
Sabine
5 juin 2020