De génération en génération
Le 25 juillet 2020, Mars est entré dans sa zone de rétrogradation. Il en ressortira le 2 janvier 2021. C’est la zone comprise entre 16 et 29 degrés du signe du Bélier, qui sera travaillée trois fois, dont la rétrogradation qui aura lieu du 9 septembre au 14 novembre 2020.
Ça signifie que ce que nous vivons actuellement est lié à ce que nous vivrons dans les prochains mois. Il est question de ce que notre vécu de fin juillet a déclenché en soi, en ce qui concerne nos émotions, nos sentiments, nos réflexions et des actions qui en ont découlé.
Mars symbolise nos actions et réactions, notre capacité à nous affirmer, à nous défendre, à entreprendre. Mars met en action la combinaison de nos réflexions, de nos sentiments et de nos émotions. En quelque sorte, Mars extériorise le résultat de notre vie intérieure. Ainsi, si nous nous sentons généralement à l’aise, nous allons de l’avant et nous relevons les défis avec courage et franchise. Cependant, si nous ressentons un malaise intérieur, nous sommes alors guidés par la peur et nous sommes sur la défensive. Nos actions manquent de franchise, deviennent agressives et blessantes. Nous pouvons aussi agir impulsivement, nous nous éparpillons.
En cette fin juillet, Mars est conjoint à Chiron, à la Lune Noire et à Éris, activant le carré en T avec l’opposition à Hauméa Balance et Jupiter, Pluton et Saturne Capricorne. Le Soleil Lion est encore en orbe de l’opposition à Saturne et a commencé un carré à Uranus Taureau.
Ces aspects sont très agressants et, si au moins une de ces planètes active un point de notre thème natal, il est quasiment impossible de passer à côté. C’est quelque chose qui vient nous chercher au plus profond de soi, une douleur cachée, inconsciente. L’idée est de mettre cette douleur en pleine lumière afin de la guérir, parce qu’elle a généré un schéma de comportement qui est devenu nuisible à notre épanouissement, à notre créativité.
Les pensées-croyances
En réaction à mon texte sur la famille, mon confrère, Richard Doyle (la Lyre du Québec), m’a très justement fait remarquer l’importance d’Hauméa dans ce contexte, puisqu’elle symbolise la transmission d’une génération à l’autre, d’une pensée, d’une conception de la vie, ce qui fait que le même genre de vécu se reproduit, déguisé sous l’apparence du signe dans lequel se trouve Hauméa à notre naissance.
Hauméa se reconnaît dans les phrases qui nous ont été répétées sans cesse, qui ont bercé notre enfance. En fonction de l’ensemble du thème, et selon les générations, voici quelques exemples :
- Hauméa Lion (personnes nées entre 1926 et 1958) : tout ce qui touche la beauté, les apparences, la confiance, le rayonnement. « tu devrais être heureux » ou « tu es trop aguichante, c’est ta faute s’il t’arrive des ennuis ». L’idée générale qui est transmise est qu’on ne peut pas être soi-même et qu’il faut jouer la comédie du bonheur.
- Hauméa Vierge (personnes nées entre 1959 et 1992) : tout ce qui touche la routine de vie, la santé, la sécurité, la logique et l’analyse. « tu poses trop de questions » ou « ne fais pas de vagues ». L’idée générale qui est transmise est que la vie est une tartine de m*** et qu’il vaut mieux se faire oublier si on ne veut pas d’ennuis.
- Hauméa Balance (personnes nées entre 1993 et 2022) : tout ce qui touche l’équilibre, la paix et l’harmonie, les relations, le mariage, les négociations. « ne répond pas si on t’attaque, il faut préserver la paix » ou « tu dois être plus respectueux des autres ». L’idée générale qui est transmise est qu’il ne faut jamais entrer en conflit avec quelqu’un et qu’il est préférable d’acheter la paix, quelque soit le prix à payer, ainsi l’harmonie règnera.
Cette pensée s’est donc installée en soi et nous l’avons fait nôtre. Tout ce qui, dans notre vie, est lié à cette pensée, nous apparaît comme étant « normal ». En fait, nous n’en avons probablement pas conscience car c’est devenu un automatisme. Et même si nous avons lutté contre cette « fatalité », si nous nous sommes rebellés, il y a toujours en soi le besoin d’être validé par les autres, par la famille. Et nous avons le sentiment que ce ne sera jamais assez bien, jamais à la hauteur des attentes.
Nous devenons alors aigris, rigides, autoritaires, contrôlant, critiquant tout et n’importe quoi, cherchant des défauts ailleurs, rejetant la faute sur autrui. Ou, démotivés, nous nous laissons aller, nous nous abandonnons, nous ne nous impliquons plus dans notre vie, nous devenons une ombre.
La rétrogradation de Mars vient remettre en question tout ce que nous avons pensé, ressenti et fait, par rapport à ce conditionnement. Considérant les planètes impliquées dans le carré en T, c’est un réveil brutal et très inconfortable. Nous pouvons alors ressentir du rejet, de l’agressivité, du mépris, de la culpabilité, et avoir l’impression que notre monde s’écroule. Mais c’est aussi la goutte qui fait déborder le vase.
Mieux vaut tard que jamais !
En nous évertuant, consciemment ou non, à entrer dans un moule qui ne nous convient pas, en nous conformant à la pensée des autres, nous avons épuisé nos ressources, nous nous sommes vidés de notre substance, et nos efforts ne rapportent qu’un maigre bénéfice qui nous permet seulement de survivre.
Selon les versions du mythe, la déesse Hauméa possède un bâton qui attire les poissons ou un arbre qui est une source d'approvisionnement (l’un et l’autre se nommant Makalei). Hauméa est, pour soi, la source d’approvisionnement, dans le sens de l’intention de base, le terreau de nos pensées.
Ainsi, si nous sommes soumis à notre conditionnement, pendant que nous élaborons un projet, nous pratiquons l’auto-sabotage avec des petites phrases du genre « ça ne marchera jamais ». Dans ce cas, nous agissons davantage par défi ou pour se prouver que, c’est vrai, quoi qu’on fasse pour réussir, ce sera un échec. Nous ne sommes pas totalement investis dans notre projet parce que nous n’y croyons pas vraiment, nous fonctionnons selon des paramètres qui appartiennent à d’autres.
Au contraire, si nous nous alignons sur notre nature, sur ce que nous avons envie d’exprimer, sur un réel besoin qui nous est propre, parce que ça nous procure de la joie, parce que c’est vivant en soi, alors notre créativité peut se déployer et porter fruit.
Si nous orientons nos pensées vers ce qu’il faut éviter de faire, ça devient tout de suite très compliqué et ennuyeux. Mais si nous orientons nos pensées vers ce que nous voulons, ça nous permet d’entrer dans un espace d’authenticité. Nous ne recopions plus un modèle imposé, triste et fade, nous créons une œuvre originale, riche et colorée : notre vie à notre image.
Jusqu’en janvier prochain, après avoir constaté là où est la pensée castratrice, nous allons apprendre à réorienter nos pensées vers soi, vers ce que nous voulons. Ce n’est qu’ainsi que nous pourrons être dans l’action, mus par l’élan naturel de notre être, dans un mouvement vif et vivifiant.
Sabine
26 juillet 2020
J'ai trouvé cette reproduction de la déesse Hauméa il y a déjà plusieurs années.
Je viens de retrouver l'auteure, Omra, sur Facebook. (1er août 2020).